Le public avec lequel nous travaillons présente une «　précarité de vie　» qui se traduit au niveau social, économique, médical, culturel (interactions entre ces sphères).

Cette fragilité vient «　parasiter　» leur parcours de formation.

Le travail social individualisé permet au stagiaire dans un premier temps de prendre conscience de ses difficultés et surtout de prendre conscience qu’elles peuvent être un frein dans leur projet socio-professionnel. Quand ce travail de conscientisation s’effectue, le travailleur social œuvre afin que le stagiaire puisse agir sur sa situation et sur les difficultés qu’il souhaite dépasser. Celles-ci sont variées et dépendent du parcours de chaque stagiaire. Néanmoins, nous retrouvons généralement au sein de notre public des problèmes de logement et d’endettement, de surendettement.

L’établissement d’une relation de confiance est donc la première «　étape　» à construire avec le stagiaire. En effet, à travers celle-ci, le travailleur social apporte une écoute et un espace de parole lui assurant la confidentialité des informations données. Le stagiaire peut mettre des mots sur son vécu ce qui l’aide à prendre du recul.

Il s’agit donc, dans un premier temps, de recevoir le stagiaire et de l’écouter pour ensuite identifier, avec lui, sa demande. Il est intéressant de consulter également le formateur du secteur afin d’avoir son analyse sur l’évolution du stagiaire. Ceci se fait avec l’accord du stagiaire qui a, parfois, déjà exposé sa situation au formateur. Une relation de confiance s’est installée entre ce dernier et le stagiaire　: le formateur étant devenu une personne de référence et de première ligne.

Le suivi psycho-social permet de favoriser l’autonomie de chaque stagiaire en balisant les démarches à effectuer et ce en le mobilisant afin qu’il prenne conscience qu’il a des lacunes mais surtout des capacités qu’il doit exploiter et développer. Le fait de travailler sur les faiblesses et les potentialités permet d’élaborer avec chaque stagiaire un projet réaliste et réalisable. Par ailleurs, dès que la personne accomplit seule des démarches, elle revalorise l’image qu’elle a d’elle-même ce qui augmente la confiance en soi.

Le travailleur social d’une EFT ne peut répondre à toutes les demandes formulées par les stagiaires. Son travail est déterminé par les missions de la structure dans laquelle il travaille. Il est important d’expliquer cela à chaque stagiaire car ceux-ci exposent toutes leurs difficultés à l’assistant social.

Ce dernier doit donc les orienter si nécessaire vers les services appropriés　: je parle ici d’accompagnement c’est-à-dire faire «　avec　» la personne et non «　à sa place　». C’est pourquoi, je mobilise au maximum le stagiaire et identifie avec lui les démarches qu’il est en mesure d’effectuer seul (toujours en lui proposant de le superviser notamment par le biais du suivi psycho-social). Lorsqu’il a besoin d’un soutien, je l’accompagne lors de la démarche.

Dans la plupart des situations rencontrées, j’ai été amenée avec l’accord du stagiaire à établir des relais avec les services sociaux pouvant répondre à la demande formulée tels que les Centres Publics d’Actions Sociales, les mutualités, les administrations communales, l’AWIPH, les centres de guidance, le service de médiation de dettes du CPAS de Charleroi, les alcooliques anonymes, etc.

Parallèlement à ce travail individualisé, des séances de travail social de groupe sont mises en place par le biais d’un atelier de recherche active de stages, d’emploi ou de formation qualifiante. Le fait d’être en groupe amène le partage d’expérience, l’entraide dans les recherches à effectuer et représente un espace de discussion où tous sont sur le même pied d’égalité.

Le suivi psycho-social individualisé et le travail social de groupe sont comlpémentaire et doivent être travaillé conjointement car ils permettent au stagiaire de retrouver une identité professionnelle et d’acquérir une meilleure image de soi, étape indispensable à tout processus de changement et d’évolution.