Tout peut se jouer après 6 ans…

La résilience est la capacité d’une personne à se développer, à se projeter dans l’avenir malgré la rencontre d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères.  C’est la capacité à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans l’exclusion.

Venue des U.S.A., cette notion a été développée en français par l’ethnologue Boris Cyrulnik[1]. Il a développé ce concept à partir de l’observation des survivants des camps de concentration nazis[2]. Il a ensuite travaillé avec des enfants roumains orphelins et des « enfants des rues » de Bolivie.

Les professionnels qui ont développé des recherches sur les traits communs des résilients ont constaté :

  • Qu’une bonne relation du bébé à sa mère dans les tout premiers temps facilite la capacité à devenir résilient, c’est-à-dire la certitude d’avoir été aimé nous rend l’espoir de retrouver un autre être qui nous aimera à nouveau. En cas de coup dur, on garde confiance et on accepte plus facilement les mains tendues ;
  • Que des personnes traumatisées, ayant vécu dans la misère, ayant subi toutes sortes de sévices ou humiliations, étant cataloguées comme « foutues » par leur environnement, parviennent non seulement à résister, à s’adapter, mais réussissent à se bâtir une vie dynamique et satisfaisante ;
  • Que la plupart du temps, le déclic est dû à une rencontre, une relation humaine vécue très positivement avec une personne. On la dénomme « tuteur de résilience ».

Devant un tel enjeu, on se pose la question fondamentale : comment donner (ou redonner) le goût de la lecture aux enfants ? Comme lui faire acquérir le plaisir de lire à côté du développement des nouveaux médias : télévision,  SMS, internet,  blogs… ?

[1] Voir ses livres : « Les vilains petits canards », éd. Odile Jacob, 2001, « Un merveilleux malheur », éd. Odile Jacob, 2002 et « Le murmure des fantômes », éd. Odile Jacob, 2005.
[2] Ses parents ont été gazés à Auschwitz.